je n’ai aucune idee de quoi il parle et ou il veu
je n’ai aucune idee de quoi il parle et ou il veut en venir
Je n’ai aucune idée de quoi il parle et où il veut en venir
Le vent sifflait à travers les fenêtres de la vieille maison, faisant trembler les rideaux comme des fantômes dansant dans la pénombre. Assis dans le fauteuil moelleux, un verre de whisky à la main, j’observais Pierre, mon ami d’enfance, gesticulant avec une énergie folle. Il était en feu, les yeux brillants, l’air excité comme un enfant découvrant un trésor.
“Je te dis, mon vieux, c’est un complot! Un complot qui nous concerne tous, une conspiration mondiale dont personne ne parle!”
Je l’ai écouté, comme je l’avais toujours fait, patient et indulgent malgré le flot incessant de paroles. Ses phrases s’entrelaçaient, se croisaient, formant un labyrinthe verbal dont j’avais du mal à démêler le fil conducteur.
“Des symboles, des chiffres, des messages cachés… ils sont partout, tu vois! Dans les journaux, les films, les publicités… même sur les murs des toilettes!”
Je l’ai regardé, interloqué, mon verre immobile dans ma main. Je n’ai aucune idée de quoi il parle et où il veut en venir. Je vois les symboles, je vois les chiffres, je vois les messages, mais ils ne me parlent pas. Ils sont comme des lettres d’un alphabet inconnu, des hiéroglyphes énigmatiques qui me laissent perplexe.
“Le gouvernement, les banques, les multinationales… ils manipulent tout, tout le monde! Ils nous nourrissent de mensonges, ils nous contrôlent à travers des ondes, des micro-puces…!”
Sa voix s’est élevée, vibrant d’une conviction aveugle. Il gesticulait avec violence, frappant sur le petit bureau en chêne devant lui, faisant trembler les verres et les photos encadrées. Son regard était intense, obsédé, dévorant le mien.
Je me suis senti mal à l’aise, un malaise subtil qui montait en moi comme une fumée. Je me suis levé, un peu étourdi, le whisky me semblant soudainement lourd dans l’estomac.
“Pierre, je ne comprends pas…” j’ai commencé, ma voix hésitante.
Il a secoué la tête, la bouche serrée. “Tu ne veux pas voir, c’est ça? Tu préfères rester dans ton ignorance confortable?”
Je suis resté silencieux, incapable de trouver les mots pour lui expliquer que je n’étais pas ignorant, mais simplement perdu dans son déluge de mots, incapable de saisir le fond de sa pensée. Son regard, autrefois si familier, était devenu celui d’un inconnu, d’un fanatique aveuglé par une vérité qui lui seul comprenait.
Je me suis retiré, un peu effrayé par ce qu’il était devenu, par cette obscurité qui s’était emparée de lui. J’ai quitté la pièce, laissant derrière moi ses paroles, ses théories, son angoisse. Je n’ai aucune idée de quoi il parle et où il veut en venir, mais je sais que ce n’est plus l’ami de mon enfance.
Il est parti, emporté par les courants d’une mer de mots, d’un monde que je ne peux pas comprendre. Et moi, je suis resté seul, assis dans le fauteuil sombre, avec la sensation étrange que je n’ai jamais été aussi loin de lui, et de moi-même.
