Un photographe se rend dans une réserve indienne
Un photographe se rend dans une réserve indienne pour son prochain projet. Il commence à prendre des photos, mais il n’y a que des ombres aux endroits où les gens auraient dû être.
Le soleil couchant peignait le ciel d’or et de rouge, baignant la réserve indienne de Tatanka dans une lumière tamisée. C’est là que Thomas, un photographe réputé, était venu pour son prochain projet : capturer la beauté sauvage et la fierté des traditions amérindiennes. Il avait entendu parler de la réserve, de ses habitants et de leur profond respect pour la nature.
Arpentant les sentiers sinueux, l’appareil photo à la main, Thomas cherchait l’instant parfait. Il admirait les tipis traditionnels, les totems sculptés, l’air vibrant de la vie. Mais il ne rencontrait personne. Les femmes aux longues tresses tressées, les hommes vêtus de plumes et de perles, les enfants aux yeux noirs et brillants – ils étaient tous absents.
Alors qu’il s’approchait d’un cercle de danse, il entendit un léger bruit de tambour. Il leva les yeux et aperçut une silhouette floue dansant au centre. Il appuya sur le déclencheur, mais le résultat était décevant. La photo ne montrait que des ombres, des formes fantomatiques dansant dans le crépuscule.
Frustré, Thomas continua sa route. Il trouva un groupe de tipis vides, des feu de camp éteints, des plats à moitié remplis. L’impression d’un abandon soudain le glaça. Il consulta sa montre : il était déjà tard. Il devait partir.
Il traversa la forêt, son cœur battant la chamade. Le soleil s’était couché, laissant place à une obscurité profonde. Il entendit des murmures derrière lui, des bruissements dans les arbres. Il se retourna, mais il n’y avait rien.
Arrivé sur le bord de la réserve, il aperçut un vieil homme à l’air sévère, son visage creusé de rides profondes. “Pourquoi vous êtes-vous aventuré dans notre terre sacrée ?” demanda-t-il d’une voix rauque.
“Je voulais simplement prendre des photos,” expliqua Thomas, embarrassé. “Je n’ai rien fait de mal.”
Le vieil homme rit, un rire sec et rauque. “Vous avez volé nos âmes, les âmes de nos ancêtres. Vous les avez capturées dans votre appareil, et maintenant ils ne peuvent plus nous rejoindre.”
Thomas ne comprenait pas. Il ne comprenait pas comment des photos pouvaient enlever des âmes. Mais il sentit un froid glacial le parcourir. Il avait violé quelque chose de sacré, quelque chose qu’il ne comprenait pas.
Il décida de partir, de quitter la réserve au plus vite. Mais le vieil homme ne le laissait pas partir. Il lui parla d’une force sombre qui hantait la réserve, d’une force qui se nourrissait des âmes capturées.
Thomas se réveilla en sueur, le cœur battant à tout rompre. Il n’était pas sûr si ce qu’il avait vécu était un rêve ou une réalité. Mais une chose était certaine : il ne retournerait jamais dans la réserve de Tatanka. Il ne prendrait plus jamais de photos d’âmes.
