IMAGINER UN INCIDENT DEOMESTIQUE QUI A PU PERTURBE
Author:unloginuser Time:2024/10/23 Read: 6262IMAGINER UN INCIDENT DEOMESTIQUE QUI A PU PERTURBER CINQ AUTEURS ENFERMES DANS UN BUNKER ET OBLIGES DE VIVRE ENSEMBLE
La Plume Empoisonnée
Le bunker était un labyrinthe de pièces sombres et humides, éclairées par des lampes fluorescentes jaunâtres. L’air était lourd, saturé d’une odeur de poussière et de renfermement. Cinq auteurs, chacun enfermé dans sa propre bulle de création, y étaient piégés depuis trois mois, victimes d’un virus qui avait paralysé le monde extérieur.
Il y avait Arthur, le romancier grincheux et misanthrope, à jamais absorbé dans ses intrigues sombres. Marie, l’auteure de thrillers psychologiques, constamment aux aguets, observant ses compagnons d’un regard perçant. Julien, le poète maudit, qui murmurait des vers à voix basse, le visage pâle et creusé. Léa, la romancière sentimentale, cherchait refuge dans ses histoires d’amour, ses yeux humides reflétant la tristesse du monde extérieur. Et enfin, Antoine, l’auteur de science-fiction, dont les rêves étaient peuplés de robots et de galaxies lointaines.
Une ambiance étrange régnait dans le bunker. Les échanges étaient rares, des mots chuchotés, des regards furtifs. La tension était palpable, amplifiée par l’enfermement et le danger extérieur.
Le premier incident a eu lieu un soir glacial. Alors que Léa finissait son récit, la plume qu’elle tenait dans ses mains s’est brisée en deux, sans raison apparente. La pointe s’était cassée, comme si une main invisible l’avait pliée. L’incident a provoqué un choc chez les autres auteurs, chacun y voyant un signe inquiétant.
“Quelqu’un nous observe”, murmura Marie, son regard inquiet.
“C’est peut-être juste un accident”, tenta de rassurer Antoine, mais sa voix tremblait légèrement.
Le lendemain, Arthur a retrouvé son manuscrit de roman, son travail de plusieurs semaines, déchiré et éparpillé sur le sol. La rage et l’incompréhension ont envahi son visage.
“Quelqu’un veut nous empêcher d’écrire”, a-t-il rugi, les yeux fixés sur ses compagnons d’un regard accusateur.
Le troisième incident a touché Julien. Il a retrouvé son recueil de poèmes, son âme mise à nu, brûlé jusqu’aux cendres. Les mots qu’il avait écrits, ceux qui lui étaient si chers, avaient disparu dans les flammes.
“Je ne comprends pas”, a-t-il murmuré, sa voix brisée.
La peur a commencé à gagner du terrain. Chacun était convaincu que quelqu’un, ou quelque chose, les observait, les terrorisait, les empêchait de créer.
Le quatrième incident a été une véritable catastrophe. Alors que Léa s’apprêtait à écrire dans son journal, un craquement sourd a retenti. Un gros rocher s’est détaché du plafond du bunker, manquant de peu de l’écraser.
“C’est un signe, il faut partir”, a crié Léa, le visage pâle de peur.
Mais où aller ? Le monde extérieur était encore plus dangereux.
Enfin, le cinquième incident a été le détonateur. Arthur a trouvé son ordinateur, sa machine à écrire, sa connexion au monde, complètement effacé.
“C’est impossible”, a-t-il hurlé, “Il faut que je trouve celui qui fait ça”.
Arthur, porté par une colère noire, a décidé de prendre les choses en main. Il a minutieusement analysé les incidents, cherchant un lien, une piste, un coupable. Il a examiné les caméras de surveillance du bunker, étudié les empreintes digitales, recherché des indices, mais rien.
Alors que l’espoir s’amenuisait, Arthur a eu une intuition. Il s’est souvenu de la réaction de chacun face aux incidents, de leurs paroles et de leurs expressions.
“C’est l’un de nous”, a-t-il murmuré, un éclair de compréhension dans ses yeux.
Il a commencé à analyser chacun des auteurs, leurs motivations, leurs envies cachées. Il a observé leurs mouvements, leurs gestes, leurs paroles.
C’est finalement Julien, le poète maudit, qui a révélé la vérité. Il a avoué, la voix tremblante de remords, qu’il avait orchestré les incidents, poussé par la jalousie et la rage de voir les autres réussir là où il échouait. Il avait voulu détruire leurs œuvres, leur talent, pour se sentir moins impuissant.
L’aveu de Julien a provoqué un choc chez ses compagnons, mais il a aussi apporté un certain soulagement. La menace était identifiée, le mystère résolu.
Cependant, la question subsistait: Comment s’échapper du bunker ? Le virus, le danger extérieur, tout cela était bien réel.
Le bunker, une prison pour leurs rêves, était devenu leur unique refuge.
Les auteurs, malgré leurs différences, avaient trouvé une nouvelle forme de solidarité dans la peur. Ils étaient désormais liés par ce secret, cette histoire, cette plume empoisonnée.
Ils s’étaient battus pour leurs rêves, pour leurs mots, pour leur liberté.
Ils allaient continuer à écrire, à créer, à vivre, même dans ce bunker.
La plume, symbole de leur art, était désormais un symbole de leur survie.