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un relecteur exigeant, s’apprête à donner son a

Author:unloginuser Time:2024/10/17 Read: 2275

un relecteur exigeant, s’apprête à donner son avis sur les écrits de l’auteur, qui redoute le jugement porté sur son travail.

Le Lecteur Exigeant

L’air lourd de l’antichambre était saturé d’une tension palpable. Antoine, l’auteur en devenir, se tenait face à la porte close du salon, un nœud serrant son estomac. Il était là depuis une heure, attendant le verdict de Madame Dufour, la célèbre relectrice, réputée pour son œil aiguisé et son jugement impitoyable.

Antoine avait déposé son manuscrit sur la table basse, une semaine plus tôt. Il s’agissait d’un roman policier, fruit de plusieurs années de travail et d’une passion dévorante. Il avait confié son bébé à Madame Dufour, espérant qu’elle lui donnerait la lumière verte pour l’édition.

Mais la semaine avait été un supplice. Antoine s’était imaginé tous les scénarios possibles : des critiques cinglantes, des lacunes criantes, un rejet catégorique. L’attente était insoutenable.

Soudain, la porte s’ouvrit et une femme à l’air sévère, vêtue d’un tailleur noir impeccable, apparut. “Monsieur Antoine ?” demanda-t-elle d’une voix glaciale. Antoine se redressa, sentant son cœur battre à tout rompre.

“Oui, Madame Dufour. Je suis là.”

“Entrez. Je vous prie de m’excuser, j’étais en train de relire votre manuscrit une dernière fois.”

Antoine se sentait comme un élève devant son professeur. Il suivit Madame Dufour dans le salon, une pièce sombre éclairée par une seule lampe de lecture. Sur la table basse, son manuscrit reposait, entouré de feuilles de papier manuscrites.

“Alors, Madame Dufour ?” demanda Antoine, sa voix tremblante.

Elle leva les yeux, ses yeux gris perçants fixant Antoine. “Votre écriture est fluide, Monsieur Antoine, et votre intrigue captivante. Mais…” Elle fit une pause, laissant le suspense s’épaissir. “Mais il y a un problème.”

Antoine sentit un frisson glacé le parcourir. “Un problème ?”

“Oui. Un détail qui me dérange. Un détail qui me fait douter de la véracité de votre histoire.”

L’inquiétude d’Antoine atteignit son paroxysme. “Quel détail ?”

Madame Dufour se pencha sur le manuscrit, son doigt pointant un passage précis. “L’arme du crime. Vous décrivez un revolver de calibre 38, mais…”

“Mais quoi ?” demanda Antoine, l’angoisse le tenaillant.

“Mais le revolver du meurtrier est introuvable. Il n’a jamais été retrouvé.”

Antoine se sentit soudainement pris au piège. Il avait tout imaginé, tout préparé, mais il avait oublié ce petit détail. Un détail qui avait le pouvoir de démanteler son histoire.

“Vous voyez, Monsieur Antoine,” continua Madame Dufour, “la crédibilité d’un roman policier repose sur la minutie des détails. Et ce petit détail, ce petit oubli, rend votre récit impossible à croire.”

Antoine était anéanti. Son travail, son rêve, semblait s’effondrer sous ses yeux. Mais soudain, une idée lui traversa l’esprit. “Et si… et si je vous disais que le revolver n’est pas introuvable ?” murmura-t-il.

Madame Dufour leva les yeux, surprise. “Que voulez-vous dire ?”

Antoine sourit, un sourire narquois. “Je vous ai dit que mon histoire était captivante, n’est-ce pas ? Alors croyez-moi, Madame Dufour, le revolver est bien là, caché dans un endroit où personne ne le chercherait.”

Il regarda Madame Dufour, ses yeux pétillant de malice. “Voulez-vous vraiment savoir où ?”

Madame Dufour fronça les sourcils, l’air intrigante. “Alors dites-le moi.”

Antoine se pencha, s’approchant de l’oreille de la relectrice. “Le revolver est caché dans… dans… “

Il chuchotant un endroit à l’oreille de Madame Dufour, observant sa réaction avec un amusement sadique. Le silence s’installé dans la pièce, et Antoine, le sourire toujours aux lèvres, attendit le verdict final.